Ada est devenue mon échiquier. Je n'ai presque
Ada est devenue mon échiquier. Je n'ai presque plus besoin de la regarder traverser sa vie, je joue la mienne avec elle et pour elle. Je me déplace dans Ada sans plus aucun effort. J'ai appris à toucher le temps grâce à elle, à ne plus me soucier de l'ordre des années et de la couleur exacte des villes, je traverse le monde en Ada, cette espèce de langue singulière que Nabokov aurait inventée en écrivant ce roman vers la fin de sa vie. Ada, c'est une manière de penser, de regarder, de
Ada, tu t'en souviens, n'est-ce pas ?
de Colette Fellous
Un petit livre d'Inventaire/Invention
5 / 22 pages
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inédit
Une lecture de Ada ou l'ardeur de Vladimir Nabokov
da est devenue mon échiquier. Je n'ai presque plus besoin de la regarder traverser sa vie, je joue la mienne avec elle et pour elle. Je me déplace dans Ada sans plus aucun effort. J'ai appris à toucher le temps grâce à elle, à ne plus me soucier de l'ordre des années et de la couleur exacte des villes, je traverse le monde en Ada, cette espèce de langue singulière que Nabokov aurait inventée en écrivant ce roman vers la fin de sa vie. Ada, c'est une manière de penser, de regarder, de créer des liens entre ses rêves, son passé et toutes les choses qui ne cessent de battre là, sous nos yeux, scandaleuses, rayonnantes, hurlantes. Grains de mémoire qui n'existent que pour regarder le présent. Ada, c'est aussi une manière de résister, de ne pas se laisser engloutir. Toucher le temps, sans pudeur, faire vivre les scènes simultanément, même les plus éloignées. Non pas pour qu'elles se rejoignent, mais pour qu'elles se montrent tout simplement. Dévêtir le réel, mettre à nu le récit.